C’est l’Été- L’Après Pandémie des Ours

Point de mi- année….  C’est l’été, Les ours sortent de leur tanière

Et voilà, nous y sommes…. Enfin la fin de pandémie… 

Plus que deux doses de vaccins et la liberté est à nos portes.

Oui c’est l’été, c’est bientôt les vacances et c’est surtout bientôt la fin de cette période assez unique que nous avons vécu collectivement.  Et tout doucement, les gens se revoient, les langues se délient, les impressions s’expriment, et la discussion entre humains, les rencontres en « présentielles » redonnent un souffle à notre humanité.

Comme vous le savez, je me fais un point d’honneur de reprendre contact avec les gens importants pour moi, au moins deux fois par année, afin de discuter, de reprendre des nouvelles, d’échanger les idées, et surtout pour bien sentir l’ambiance en échange réelle.  Et alors que je suis dans ces échanges actuellement, il m’est véritablement passionnant de constater comment cette période unique a été vécue d’une personne à l’autre…. 

Récemment, alors que j’échangeais avec un confrère coach, il m’est venu toutes une série d’images en l’écoutant parler de sa réalité, et de ces 15 mois passés et en repensant le débat sur ce long hiver.  

Une des images que j’avais en tête en parlant et en l’écoutant, c’était celle des ours qui sortent de leur tanière après un long hiver.  Et tout comme les familles d’ours, les choses se sont passés bien différemment d’une tanière à l’autre.  Justement, parlons de ce nouvel été pour les ours.

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Certaines familles d’ours ont très bien vécu cette période unique.  Bien nourrit par la machine étatique qui a mis sur un plateau d’argent une série de mesure afin de sauvegarder l’économie ils ont profité à plein de cette période, travaillant plus qu’ils ne l’ont jamais fait. Ainsi que malgré ces 15 mois uniques, ils en ressortent « relativement content ».

Ces gens ont travaillé beaucoup, beaucoup beaucoup.  Ils ont eu autant de contrat et de mandat qu’ils le voulaient.  Et bien sûr cette période à permis à des pans complet de l’économie de grandir, de croitre et de créer une trésorerie qu’ils n’avaient jamais pu avoir avant.

Pour d’autres ours, cette période a été un véritable tremplin pour eux et leurs familles. Héros instantanés, ces ours ont passé l’hiver à courir partout afin de réussir leurs missions.  Étant les seuls autorisés à sortir et à profiter de l’espace, ils ont eu les feux de la rampe, et un espace décisionnel, sans débats, sans oppositions.  Ces héros jadis inconnus, sont devenus des icônes tantôt médiatiques, tantôt dans leur milieu plus confidentiel, ce long hiver de 15 mois les ont projetés sur le devant de la scène.  Ceux-ci, bien qu’épuisé, ressortent de cette crise avec la satisfaction du « devoir accompli », du « on a fait notre possible pour les autres » …

Il y a aussi ceux pour qui cette période a permis une consolidation de leur acquis, de leurs avoir et l’installation d’une vie concentrée sur leur cocon familial.  Ces ours à tempérament familiaux ont trouvé dans ce long hiver une occasion unique de se rapprocher de ceux qu’ils aiment, de trouver le fameux équilibre « travail-famille ».  Ils ont passé beaucoup de temps avec les enfants, créant des liens forts qu’ils n’avaient pas eu l’occasion de faire à leur saoul par le passé.  Ce que je ressens de ces personnes c’est un mélange de satisfaction, mais aussi de crainte… Une crainte qui va au-delà de la maladie, mais qui est pas mal de « ne pas retrouver ces moments familiaux » et de reprendre « ce rythme effréné ».

Certains ont même pris le gout de cette vie sécuritaire dans la caverne pendant ce long hiver.  Ces personnes qui après une période d’adaptation ont carrément choisi de vivre dans cette espace sécuritaire, et comme tous l’environnement autour martelait qu’il ne fallait pas sortir, ce sont habitué à cette vie.  Et parmi ces gens, il y en a un grand nombre, qui ne le diront pas ouvertement, mais secrètement aimaient bien cette vie et y reviendrait, avec quelques adaptations probablement, mais y reviendrait avec plaisir.

Finalement, d’autres ont pris ce moment comme une pause salutaire dans leurs vie effrénée.  Ils ont été forcés de ralentir, voire d’arrêter complètement.  Ces gens qui déjà avait un fond de réflexions, ont utilisé ce temps pour remettre les choses en question, et prendre des décisions plus ou moins grande pour leur vie ou leur futur.  Ces personnes sont généralement plus sereines au sortir de cet hiver, avec un nouveau projet, une nouvelle vie, de grande décision.

Oui pour beaucoup ce long hiver a été salutaire d’une façon ou d’une autre.  Ces gens à leur façon, ressortent fatigués mais revigoré de ce moment.  Une nouveau souffle une nouvelle énergie.  Et tout comme ces ours qui ressortent de leur tanière après un long hiver, se mettent à la chasse afin de refaire des provisions pour le prochain hiver.

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Mais vous savez, le cerveau est un organe vraiment intéressant.  Notre cerveau a tout de sorte de « biais cognitifs » qui nous permettent de fonctionner adéquatement dans notre univers, alors que la masse volumique est relativement petite pour tous ce qu’il accomplit.  Il existe toute une multitude de biais, mis de l’avant par Daniel Kahneman (Thinking fast and slow) dont plusieurs ont été exploité par nos autorité pendant ce long hiver. *

Manœuvres volontaires, involontaires, manipulations, influences ou persuasion, je vous laisse le soin de faire votre propre jugement des intentions de chaque autorité.  Ce n’est pas à moi de juger ou d’évaluer.  Et ce n’est pas le sujet de la discussion.

Alors pour revenir ces biais, il y en a plusieurs qui sont reliés à la « pensée de groupe » c’est-à-dire que l’on a tendance à croire que les gens vivent la même chose que nous et qu’ils pensent comme nous.   Pire encore, lorsque ce biais est érigé en système, un grand nombre d’acteurs public tendent à minimiser les faits qui vont à l’encontre de cette pensée de groupe. 

En clair, parmi nos ours qui sortent de leur tanière, un grand nombre de ceux qui ont « assez bien vécu l’hiver » garde l’illusion ou le jugement qu’une majorité « sont du même avis ».  Alors ces ours me disent quelque chose comme « oui ouf c’est passé tellement content, mais ce n’était pas si pire que cela… On a vécu une expérience fantastique finalement. »

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Au risque d’être « rabat-joie », je pense que nous ne devrions pas oublier les victimes de ce long hiver.  Ces pauvres ours qui ont vécu des douleurs, et des véritables tragédies dans leur tanière, sans aucune façon de se sortir de marasme, et pire encore, avec l’interdiction de se faire connaitre, au risque d’être perçu comme un « opposant à la ligne socialement acceptable ».  

Prenons quelques minutes pour en parler.

Commençons bien sûr par les centaines de milliers de personnes qui sont décédées dans des conditions inhumaines sous prétexte de la « nouveauté de la situation, des protocoles COVID, des batailles syndicales et du rationnement des ressources ».

Ces familles qui n’ont pu accompagner un être cher dans les derniers moments de leur vie uniquement à travers un écran impersonnel tenu par un humain déguisé en astronaute.

Ces soldats au front du secteur de la santé, qui ont affronté non seulement le virus et ces nouveautés, mais tenté de faire « le mieux possible » dans un méandre de protocole changeant, de manque de matériels, et cette incertitude des prochains chiffres de la journée et ces décès se multipliant.

Ces humains que l’on a enfermés dans leurs chambres pendant des mois, avec une interdiction de pouvoir sortir, ni comprendre ce qui leur arrivaient, sous prétexte que c’était pour leur bien. 

À ces personnes seules, qui ont passé de long mois à se soumettre à des règles de solitude, venant même à se « cacher pour commettre le pécher capital de se toucher ».

À ces pauvres grands-parents qui comme plusieurs, on reçu des amendes de 1500$ de policiers malheureux qui n’avaient que d’autres choix d’appliquer des lois douteuses sous prétexte d’une visite du dernier petits fils âgés de quelques mois.

À ces mamans et ses papas qui ont mis au monde un petit poupon sans avoir le support de leurs parents, sous peine d’amendes salées dans ces moments tellement importants que le début d’une vie.

Ces familles qui se sont déchirées à vivre dans cette promiscuité malsaine, occasionnant des torts qui prendront des années guérir.  Et pour quelques familles, ces torts seront irréparables.

Ces anxieux à qui on a rajouté une couche de peur et la culpabilisation et rabattant à tous les jours que la mort inévitable si jamais le méchant virus vous touche… Ou pire, vous pourrez donner la mort à une personne chère à vous, ajouté par la dénonciation malsaine digne des pays soviétiques des contrevenants.  Une dénonciation encouragée par les leaders d’opinions de la société.  

Ces leaders qui se réveillent à chaque matin la boule au ventre, observant le nombre de cas et de décès, en cherchant des solutions à des problèmes insolvables, et qui doivent prendre des décisions qui inévitablement aura des impacts majeurs sur la société.

Aux entrepreneurs qui pour sauver leur entreprise, ont dû faire des choix déchirants, retrouver un nouveau modèle d’affaire pour sauver leurs employés, leur patrimoine et leur famille.

Aux travailleurs en télétravail qui ont bossé des jours et des nuits, en subissant toujours une pression plus grande à la productivité, par des entreprises dopées au profits et la trésorerie.

Tous ceux qui ont vécu toutes ces émotions tant positives ou négatives en même temps, qui ont été au fil des 15 mois, dans leur tanière, dans cette mouvance.  Tous ces ours qui ont vécu une aventure marquante du fond de leur tanière, Regardant la vie extérieure à travers les écrans de la télévision et de l’internet.   

Ces fenêtres vers l’extérieur, projetant une vision très limitée de la situation malgré le volume de l’information, a finalement accentué le jugement et les préjugés, poussant de plus en plus l’agressivité du ton, de position plutôt modérée, ce sont mis en place des arguments clivants, voire agressifs contre l’autre clan.  

Donc, derrière les portes des tanières, une partie de la population se sont défoulé mutuellement accusant l’un et l’autre d’outrage « à la ligne de parti » de son clan idéologique.

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Mais aujourd’hui l’été revient, les ours ressortent de leur tanière afin de reconstruire cette nouvelle vie qui sera marquée par ce long hiver de 15 mois. Le soleil brille et les ressources sont nombreuses.  Ce long hiver a mis la place à une vallée verdoyantes de ressources et d’opportunité à saisir.  Et déjà les ours dévalent les pentes verdoyantes et constatent que les buissons sont remplis de belles baies rouges.

Concrètement, on voit très bien que la reprise économique est tangible.  On le constate aux États Unis ou les consommateurs se ruent et selon CNN le « back to normal Index est à ce jour à 94% ».  Ainsi les spécialistes prédisent une explosion des dépenses, dû à l’excès de trésorerie amassée par certains lors de ces 15 mois. **

Aussi, au point de vue du sociologue que je suis, je dirai que c’est simplement humain. Nous l’avons vu souvent à petite ou large échelles, plus la douleur est grande, plus l’humain a besoin de compenser.  Et comme les aides généreuses de l’État lui ont donné les besoins et les moyens, il le fera.

Ces opportunités seront fort probablement grisantes et nous donneront une euphorie égale au passage de notre équipe de hockey en finale de la Coupe Stanley.  Ces joies, ces émotions nous feront oublier bien rapidement les douleurs, les peurs, les mauvaises décisions, les pleurs et les peines.  Et tous comme les moments tristes de notre histoire, nous occulterons rapidement ces moments, ils deviendront une sorte de « tabou dont on ne parle pas ».

Il y a une centaine d’années, des millions de poilus, ces soldats des tranchées ont été abandonnés par leur pays après la « plus effroyable des guerres « .  Avec un mélange de doutes, de honte, on a alors oublié ces hommes qui ont souffert tout le reste de leurs vies, résultats des décisions prises par d’autres.

Il y a ces cimetières d’enfants amérindiens que l’on retrouve au Canada et aux USA par ces temps-ci.  Des centaines d’enfants sont disparus dans l’indifférence générale de la société, dans ces prisons, lieu d’un véritable génocide culturel.

Je prédis que ces douleurs ressortiront dans bien des années.

Et à ce moment, ces gestes, ces décisions seront toujours justifiées par l’argument massue. 

« C’était nouveau, personne n’avait jamais vu cela avant.  Ils ont fait du mieux possible avec les données et moyens qu’ils avaient, et je n’aurais pas voulu être à leur place » 

Personnellement je crois que ce n’est pas suffisant.

Restons positifs allons vers l’avant…. Nous avons tous un devoir de mémoire.  Nous leur devons cela, tous ceux qui ont souffert pour sauver la société, et favoriser les chanceux de la « loto COVID »

Allez sortons gambadons dans la plaine.  Récoltons ces fruits, gavons nous de ces victuailles, de ces humains, qui nous ont tant manqué au court de ces 15 derniers mois.  Éloignons-nous de ce qui étaient le monde de la grotte, sortons bougeons, ayons du plaisir et profitons de la vie.

Je suis un épicurien qui adore la vie et qui profite à plein de ce qu’elle peut nous offrir.  Personnellement, je vais me remettre à gambader à travers le monde et ce long hiver de 15 mois m’a permis de construire plein de projets dont je vous ferai part au cours des prochains mois.   Déjà, je serai sur la route du monde en Europe et en Afrique les mois d’aout, septembre et d’octobre.  Je serai, oui en vacances, mais pas mal en travail, afin de reprendre ce contact humain si important avec mes clients et mes contacts d’affaire.

 Amusons-nous, nous le méritons bien…

Mais réservons dans un coin de notre mémoire ceux qui ont soufferts, et n’oublions pas s’il vous plaît. N’oublions pas car tous comme les soldats poilus ou les enfants autochtones, ils méritent bien cela.

Bonnes vacances

Steph

PS. Je profite pour vous inviter à vous inscrire sur ma liste YOUTUBE. Tous les vendredis, je diffuse mon mot du vendredi, une petite capsule de 1 à 3 minutes sur les inspirations du moments. Donc, voici le lien du dernier mot du vendredi. Par la suite pour aurez l’opportunité de vous abonner.

Note * :  Personnellement, j’étudie ces biais et j’en parle depuis de nombreuses années.  Mais comme il y a une tonne de personnes qui ont écrit sur le sujet, je me limite.  Mais si cela vous intéresse, appelez-moi, on en discutera.  En passant, voici un petit résumé et les explications de quelques-uns de ces biais cognitifs.

Aussi si jamais la notion de Sytème 1 et 2 vous intéresse, je vous invite a consulter ce site, ou mieux, le livre de Kahneman qui est « top ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Système_1_/_Système_2_:_Les_deux_vitesses_de_la_pensée

https://www.renaud-bray.com/Livres_Produit.aspx?id=1331590&def=Système+1%2c+système+2+%3a+les+deux+vitesses+de+la+pensée%2cKAHNEMAN%2c+DANIEL%2c9782081211476

Note ** :  Comme les USA ont été en avance sur la vaccination, et que les politiques économiques et sanitaires sont plus ouvertes qu’au Canada et en France, j’aime bien analyser ce tableau de bord en le considèrant comme un « forward advance » de ce qui risque d’arriver dans nos pays, plus prudent ou avec plus « d’aversion au risque ».

https://www.cnn.com/business/us-economic-recovery-coronavirus

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