Je veux devenir un coach, ça doit être facile non?

Par Stéphane Deslauriers

« Le métier d’accompagnateur ou de coach, c’est avant tout accepter de rester dans l’ombre des coachés. Il ne faut jamais oublier que si vous faites ce métier, c’est que vous acceptez de laisser la lumière à ceux que vous supportez. Et si votre coach prend trop de place, et se retrouve trop souvent sous la lumière, c’est qu’il n’a pas compris son rôle. C’est un motivateur et non pas un coach. »

Depuis maintenant six ans, je fais ce métier d’accompagnateur et je ne compte plus le nombre de gens qui m’approchent dans le but de comprendre ce métier, très nouveau et ultra anciens en même temps. Dans cette mer de « wanabe coach », on retrouve une faune de gens qui aspire à ce métier, sans trop comprendre ce que cela signifie, ou ce que cela implique.

Car il est vrai que le métier semble très attirant pour ceux qui ne le connaissent pas. Vrai, nous sommes payés pour discuter dans des endroits et des gens prestigieux ou non, qui peuvent paraitre fort « glamour » à première vue. En ce qui me concerne, vous le savez, je passe la moitié de ma vie en France et au Québec. J’ai la chance de vivre l’échange culturel tous les jours. Mais la réalité est souvent moins « glamour », plus terre à terre et plus réaliste.

Avant tout, le métier d’accompagnateur ou de coach est avant tout, d’être devant le coaché, et l’aider à découvrir leur route, pas de lui montrer votre chemin. C’est de faire découvrir le propre chemin, professionnel, personnel et individuel unique à chacun. Le métier de coach c’est aussi un cristallisateur des émotions et des aspirations des coachés. Vous le savez tous, nous vivons dans un univers ou le seul fait d’affirmer une émotion, que ce soit publiquement ou en privé peut avoir des conséquences importantes. Dans ce nouveau monde bruyant de médias sociaux, où tous s’expriment sur un sujet ou sur l’autre, souvent sans retenue, mon expérience me montre que les dirigeants se sentent de plus en plus seuls dans ce monde bruyant. Ils sont souvent emprisonnés avec leurs doutes, leurs peurs, leur colère, leur tristesse, mais aussi avec leurs joies et leurs victoires.

Et finalement, lorsqu’il n’y a personne de confiance à qui l’on peut s’ouvrir véritablement, il y a le coach qui est là. Là pour un moment, pour une période de vie.

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Mais comme je le disais en introduction, le métier de coach est d’avant tout d’accepter que ce soient les coachés qui ont droit à la lumière. Ce sont eux qui doivent briller devant leurs pairs, leurs clients, leurs collaborateurs ou tout simplement leurs amis. Et c’est d’accepter de mettre son propre « Égo » de côté et de laisser s’épanouir « l’Égo » de votre coaché. Vous n’êtes que les outils qui permettre aux autres de rayonner dans le firmament.

En ce sens, vous ne pouvez pas vous imaginer comment je suis fier de voir mes coachés, actuels et anciens, réussir dans leur vie. Tous les jours, je peux constater les pas de géants que ces femmes et ces hommes ont faits, et plus ils s’approchent du ciel, leur ciel, plus je suis heureux. Et au final, c’est véritablement la vraie paye. Celle de voir ces humains surpasser leurs propres barrières d’attitude, et franchir une nouvelle étape dans leur vie.

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Donc pour finir, je n’ai qu’un conseil pour vous, si vous aspirez à faire ce métier.  Commencez à vous poser authentiquement, véritablement et fondamentalement des questions sur vous même :

« Pourquoi je veux faire ce métier et suis-je capable de le faire? »

Comme tous les métiers de relations d’aide, vous vivrez avec les émotions, les doutes, les peurs, les incertitudes, mais aussi les joies et les victoires de vos coachés. Vous vivrez non pas seulement votre vie, mais vous vivrez aussi avec la vie de vos coachés. Vous allez partager, inévitablement, les victoires et les défaites des gens autour de vous. Vous allez devoir porter ce fardeau, tout en le gardant pour vous, car vous l’avez bien compris, la confidentialité et le secret professionnel sont la base de ce travail. Vous vivrez des moments de joie fantastiques, mais aussi des moments de solitude et de doutes. Et ne sous-estimez jamais l’influence que vous pouvez avoir sur vos coachés. Ces personnes s’ouvrent à vous et vous font confiance. Vous ne pouvez pas les décevoir!

Finalement vous devez :

« Accepter de laisser tomber votre propre Égo »

« Accepter de mettre votre vie de côté lorsque vous êtes en coaching »

« Accepter que ce soit toujours vos coachés qui prendront les crédits »

« Accepter de rester derrière le rideau pendant que votre coaché entrera sur scène »

Mais surtout

« Apprécier de voir les autres s’épanouir »

« Accepter que vous ne soyez que de passage dans leur vie »

Et finalement

« Accepter que vous ne puissiez que montrer l’abreuvoir, mais vous ne pouvez forcer personne à y boire »

« Accepter que ce n’est pas de VOTRE VIE DE COACH dont nous parlons, mais de LA VIE DE VOS COACHÉS.

Et profitez à plein de l’aventure de l’exploration de l’être humain devant vous

Ciao ciao

 

2 commentaires Ajoutez le votre

  1. Ce sont les victoires petites et grandes de nos coachés qui nous nourrissent, ce sont les difficultés de nos coachés qui nous rendent encore plus humble en leur apportant notre support, celui d’éclairer les multiples chemins qui s’offrent à eux et de les regarder relever la tête et reprendre leur route.

    Merci Stéphane d’être mon coach pas mal patient!!! ;-)

  2. Avec grand plaisir et surtout merci à toi de me faire confiance. Oui on avance ensemble, et partageons les victoires et les défaites ensemble. merci d’être là!

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