Le coaching exécutif ou coacher des aigles!

Par Stéphane Deslauriers

Le métier de coach est un métier assez nouveau, ou très ancien selon les points de vue. Depuis toujours le rôle de conseiller existe, que ce soit les shamans des tribus anciennes, jusqu’aux vizirs du moyen âge ou les consultants d’aujourd’hui. Mais malheureusement, le terme « coach » est donné à toutes les sauces, sans vraiment y faire de distinction des genres ou des fonctions. En ce sens ce que j’aimerais vous parler de mon métier, ma passion, le coaching exécutif.

Ceux qui me connaissent le savent bien, j’aime bien passer des messages via des histoires.   Donc voici une version de cette histoire ancienne, qui prend son sens lorsqu’on la regarde au second degré. 

Juste une petite note, j’ai composé l’histoire au masculin simplement par simplification. Mais l’histoire pourrait très bien se dire au féminin.

*** 

Il était une fois un fermier qui marchait dans la forêt. Au fil de sa promenade, il trouve un œuf par terre. Il le ramasse et l’apporte avec lui dans son poulailler. Les poulets voyant ainsi un nouvel œuf arriver le couvèrent comme ils couvent les autres œufs, l’acceptant comme l’un d’entre eux. 

Au bout de quelque temps, l’œuf éclot. Et vous l’avez deviné, surgit ainsi un drôle de petit poulet. Mais les poulets dans leurs sollicitudes l’acceptèrent volontiers comme faisant partie de la famille. 

Au début, tout allait bien jusqu’au moment où ce drôle de poulet grandit. Le premier problème à surgir était le bec. Le bec pointu des congénères poulet est parfait pour picorer les grains que lance le fermier tous les jours, ce qui permet à tous de se nourrir facilement. Celui du « drôle de poulet » est en forme de crochet et n’est pas du tout adapté à la tâche. La cueillette devient difficile. Mais comme il doit manger, il réussit avec moult acrobaties à le faire, et malgré ce handicap, il se nourrit adéquatement et avoir une vie normale. 

Un peu plus tard, un autre problème survient.  Ce sont les pattes. Alors que la pression sociale de la communauté des poulets incite les poulets à bien gratter la terre afin de maintenir un poulailler propre, les petits poulets ont les pattes parfaites pour effectuer le travail. Les petits poulets grattent la terre enlevant les saletés dans une valse organisée et dirigée par le « coq en chef » qui coordonne les travaux d’une main de maître.

Le « drôle de poulet » lui a des pattes courbes, avec des crochets véritablement trop longs pour la tâche. Ainsi, au lieu de laisser une belle terre lisse et propre, il crée des sillons au sol, provoquant les plaintes et des insatisfactions du chef, mais aussi des poulets qui sont souvent obligés de reprendre le travail. Mais le « drôle de poulet », voulant s’intégrer à tout prix dans cette communauté chère à ses yeux, réussit finalement à trouver une façon originale de faire le même travail, malgré sa différence. 

Le vrai problème est arrivé à l’adolescence. Ce sont les ailes. Alors que les poulets adolescents commencent à découvrir la joie d’ouvrir les ailes et de se pavaner, ou même juste se dégourdir, les ailes du mauvais poulet sont beaucoup trop grandes. Au moindre mouvement des ailes, le « drôle de poulet » devient maintenant le « mauvais poulet ». Ce n’est plus uniquement les poulets adultes qui commencent à railler, mais aussi ses propres amis. 

« Tu prends trop de place, tasse-toi! »

«  Pour qui tu te prends comme cela, garde ta place! »

« Tu déranges tout le monde avec ses ailes, restes tranquille! »

Mais le « mauvais poulet », qui veut encore une fois se sentir accepté dans cette société normée apprend à garder sa place, limitant l’expansion de ses ailes, et en restant sagement dans son coin, continuant sa vie de « drôle de poulet ».

Un jour, il sort dans la cour, avec son pote poulet, celui qui était depuis toujours son meilleur ami dans cette communauté. Un moment donné, le drôle de poulet regarda au ciel. Il vit trois silhouettes dans le ciel. Trois gigantesques oiseaux planant au-dessus du poulailler. Ils étaient magnifiques en se laissant porter au grès des courants. 

« Woahhhh.  Ils sont magnifiques. Ils sont inspirants.  Que j’aimerais faire comme eux un jour, et m’envoler au gré du vent et visiter le monde ! » dit le drôle de poulet.

« Non non non mon ami » lui répondit son pote plein de mépris.  « Çà mon ami ce sont des aigles. Ils sont arrogants, vantards et dangereux.  Ils ne font pas partie de notre famille, ils se prennent pour d’autres. Et pire, ils peuvent te manger si tu les regardes trop longtemps. « 

« Tu es certain? » lui répondit le drôle de poulet dubitatif

« Oui, il y a quelque temps, un pote poulet est disparu du poulailler, et tout le monde raconte qu’il s’est fait manger par un aigle. «  lui répondit son pote. 

« Ha bon » fit-il débiné. 

« Allez ! Vient il faut nettoyer ce coin du poulailler! » lui répondit le pote d’un pas décidé.

Il baissa la tête, ferma les ailes, et suivis son pote pour gratter la zone. 

Finalement le « drôle de poulet » qui était, vous l’avez compris, en fait un aigle, est resté au sol à gratter en finissant sa vie triste et vieux comme un « mauvais poulet ». 

Hum, quelle fin !

Mais il y en a une autre possible 

***

Le lendemain, après y avoir bien réfléchi, le « mauvais poulet » choisit d’assumer son rôle d’aigle. Une décision longuement réfléchie, car il savait très bien ce que cela aurait comme conséquences. Il savait très bien que rien ne serait plus pareil dans la communauté des poulets qui lui a été si chère, ou il avait vécu, grandi, et malgré tout, heureux dans ce lieu sécuritaire. Il savait que certains de ses amis diraient de lui qu’il est maintenant vantard, arrogant, et que d’autres allaient lui en vouloir pour le reste de leur vie.  Il savait aussi que lorsqu’il reviendrait au poulailler, rien ne serait jamais comme avant. 

Mais il savait aussi que dans cette communauté, il avait aussi détecté des petits aiglons, pas encore matures, pour qui il pourrait devenir une inspiration. Et plus important, le « goût de Grand Large » était plus fort pour lui.  

Donc le matin, avant le levé des poulets, il ouvrit ses longues ailes et s’envola en quelques battements timides. Il fit quelques tours et rapidement il y prit goût. Il était un aigle. Et chaque matin, avant le levé des autres poulets, et fait des petites balades.  Jusqu’au jour où il décida de faire le grand saut.  Il partit loin de la sécurité du poulailler affronter la vie des airs!

Les premiers temps étaient euphorisants, il découvrit les poulaillers des alentours. Il se rendit compte que le monde était beaucoup plus vaste que son simple poulailler, que le monde entier s’offrait à lui.  Il flotta maîtrisant peu à peu ses ailes. Il adorait. 

Mais après un temps la compagnie lui manquait. C’était le temps de faire un choix, on descend au poulailler, ou on monte vers les aigles. Après quelques tergiversations, il monta vers cette communauté. 

Les aigles l’accueillirent avec sollicitude et bienveillance, sachant tous par où il avait passé. Car parmi ces aigles, il y avait les trois silhouettes qui avaient détecté ce jeune aiglon depuis un certain temps dans le poulailler.  Et un bon aigle a une vision perçante. Mais ils attendaient qu’il prenne lui-même son envol, pour l’accueillir. Car dans la communauté des aigles, c’est à chaque aigle de prendre le contrôle de son destin, et de faire les choix qu’ils doivent faire.  La communauté des aigles n’est pas dans le contrôle, mais dans l’inspiration.  Les coqs contrôlent, les aigles inspirent!

Le nouvel aigle devra apprendre à vivre dans cette nouvelle communauté où les lois et les directions ne sont pas claires, ou tout est dans les nuances, dans le non dit, dans l’interprétation. 

Il devra aussi apprendre à prendre de la hauteur, afin de protéger non pas son propre poulailler, mais la communauté des poulaillers. 

Il devra aussi apprendre à se battre, non pas en poulet, ou les dommages sont rarement létaux, mais en aigles ou un faux pas peut occasionner de lourdes blessures. 

Il devra aussi apprendre à assumer ses choix, ses environnements et les décisions prisent, et cesser de justifier les insuccès et les difficultés par l’environnement difficile. Un poulet justifie, et un aigle assume et va de l’avant!

Il devra apprendre à chasser, pas seulement pour lui et en solitaire, mais chasser pour nourrir la communauté des poulets aussi via le fermier. 

Il devra exercer sa vision perçante, afin de comprendre les poulaillers de haut, avec une vision macro, mais précise de ce qui se passe sur le terrain des poulets. 

Il devra constamment être à la recherche des bébés aiglons, qui, répartis dans tous les poulaillers, peuvent émerger en tout temps. 

Il devra surtout surtout inspirer non seulement les aiglons, mais aussi les « coqs en chef » qui dirigent les poulaillers d’une main de fer afin que tous les poulaillers soient propres et ordonnés. 

Il devra être un exemple en tout temps, car au loin, les poulets et les aiglons qui regardent vers le ciel auront toujours une opinion de ce que vous dégagez et verront toujours votre ombre bienveillante.

Il devra avoir un regard bienveillant sur la communauté, malgré le stress, les disettes, les difficultés d’aigle et les tensions.

Il devra assumer la sécurité des poulaillers, et pas uniquement le sien.

Et bien sûr, quelques fois il aura la très lourde et très douloureuse tâche de « faire disparaître un poulet » qui doit l’être ou pire, de fermer un poulailler.

En quelques mots, il devra apprendre les règles des aigles, afin de monter dans le ciel avec ses confrères, pour explorer ces Nouveaux Mondes. 

***

***.

Je suis coach exécutif et mon rôle et d’accompagner les aigles dans cette route vers le ciel, que ce soit les aiglons qui décollent, ou les aigles seniors qui ont la lourde tâche d’inspirer cette communauté d’aigle a avoir un même but, une même quête, un même sens. 

Et finalement, la vraie question, êtes vous un aigle ou un coq?

Si vous êtes un aigle, êtes vous prêt à faire ce qu’il faut pour le devenir?

Si vous êtes un coq, êtes vous prêt  assumer ce rôle au poulailler sans envier le rôle des aigles. 

Il n’y a pas de mal à rester coq ou aigle… Ce n’est qu’un choix, il faut vivre avec. 

Et même si vous êtes né poulet, rien ne vous empêche de devenir un aigle. Cela aussi c’est un choix.

Et ces choix, c’est le début de votre longue route vers la vie!

Merci et au plaisir de volez avec vous dans le ciel Large et Grand…

Si vous le décidez!

Steph 

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