L’Aigle, les poulets et le plafond de verre

L’expression « plafond de verre », vous l’avez déjà entendue? Cette limite systémique qui semble insurmontable? Cette limite que nous imposent les structures, que ce soit en fonction de notre sexe, notre classe sociale, notre caste, notre origine ethnique, notre orientation sexuelle et même notre personnalité. Est-elle un frein à votre croissance, à votre développement des affaires?

Trop souvent, les gens se retrouvent comme des « aigles chez les poulets ». Vous connaissez l’histoire? Laissez-moi la raconter à ma manière.

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Un jour, le fils du fermier se promenait dans la forêt et tomba par hasard sur un œuf au pied d’un grand arbre. Le prenant avec soin, il remarqua qu’il est intact. Il regarda autour et ne vit aucun nid à l’horizon. Il prit l’œuf avec soin et le rapporta à la ferme, où il le mit doucement dans son poulailler. Bien sûr, les poulets virent l’œuf étranger et avec grand cœur, une poule décida de le couver.

Quelques jours plus tard, un oisillon sortit de l’œuf, un oisillon différent des autres. Mais, les poulets continuèrent de faire preuve de cœur et il fut élevé parmi les poulets où il apprit à devenir un poulet. Par contre, sa croissance fut fort différente, voire difficile. Malgré le soutien de la poule qui l’avait recueilli, l’adaptation à la vie de poulet fut pénible. Premièrement, les griffes aux pattes furent fort différentes de celle de ses congénères. Mais, soucieux de s’adapter à son environnement, il réussit quand même, non sans difficultés, à gratter la terre pour y trouver vers et insectes. Aussi, son bec fourchu lui posa aussi problème. Non adaptée à la recherche d’insecte, la forme de son bec le défavorisait. Il lui était fort difficile d’atteindre les minuscules trous dans le sol pour se nourrir. Mais grâce à son ingéniosité et à sa volonté, il réussit à se nourrir adéquatement, en respectant toujours les normes établies. Par contre, ses ailes furent un véritable problème, car elles étaient démesurées par rapport à celles de ses amis poulets. Ces grandes ailes dérangeaient les autres poulets qui virent en lui une ombre à leur propre bonheur. Il était en proie aux railleries des autres, et lorsque venait le temps des privilèges, l’oisillon, maintenant adulte, se retrouvait souvent sur la touche.

Mais malgré cela, il gardait le moral, tentant de déranger le moins possible ses congénères, afin de garder son statut précaire dans le poulailler. Il apprit à faire de petits bonds devant, à voler sur de courtes distances, comme le faisaient ses amis poulets. Il apprit à se fondre dans le groupe. Il devint un « bon petit poulet ». Et si rien ne se passait, il mourrait très vieux, dans le poulailler, avec son rôle de poulet « moyen ».

Un jour, il sortit et vit un immense oiseau dans le ciel. Un magnifique aigle royal, parcourant le ciel au gré des vents. Il admira longtemps cet aigle. Sentant ses ailes frémir, il dit alors à son confrère poulet : « comme j’aimerais en faire autant! » Le poulet le regarda, leva la tête au ciel et lui répondit : « ne soit pas idiot, seul un aigle peut voler si haut! »

Honteux de son désir, il retourna gratter la poussière et picorer son grain, le bec au sol. Il ne remit plus jamais en question la place qu’il croyait avoir reçue sur terre.

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Voici une fin possible… Mais pourquoi ne pas la modifier? Revenons en arrière.

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Un jour, il sortit à l’extérieur et vit un immense oiseau dans le ciel. Un magnifique aigle royal, parcourant le ciel au gré des vents. Il admira longtemps cet aigle. Sentant ses ailes frémir, il dit alors à son confrère poulet : « comme j’aimerais en faire autant! » Le poulet le regarda, leva la tête au ciel et lui répondit : « ne soit pas idiot, seul un aigle peut voler si haut! »

Malgré cette réponse assommante, il osa. Il ouvrit ses ailes le plus grand possible, une chose qu’il n’avait jamais osé faire par le passé. Les ailes avaient atteint leur maturité, elles étaient immenses, remplies de teintes brunes et dorées. Et dans un moment de folie, il osa… Il jeta un coup d’œil à la poule qui l’avait soutenu tout au long de sa vie, il regarda vers le ciel, prit une grande respiration et fouetta ses ailes de toutes ses forces. La poussière s’éleva partout, dérangea les poulets, plus particulièrement ceux qui raillaient le plus fort. Mais il continua de plus belle et s’envola… Il était un aigle.

Du haut du ciel, l’aigle avait pris sa place au firmament. Ses griffes parfaitement adaptées à la chasse étaient maintenant idéales, son bec crochu déchirait la viande et surtout, les ailes démesurées faisaient de lui le roi des oiseaux. Il volait maintenant parmi les aigles.

En regardant le poulailler plus bas, il ne pouvait cesser de songer à ses congénères poulets qui avaient raillé si longtemps, mais sans regret. Ce qu’il voyait aujourd’hui était beaucoup plus beau que tout ce qu’il avait vu par le passé. L’immensité du ciel. Il aurait aimé expliquer à ces poulets sa nouvelle vie, mais ils ne pouvaient comprendre, ils n’avaient jamais rien vu de tel.

De leur côté, les poulets, en regardant le ciel, en voyant l’aigle au ciel, se dirent « lui, de toute façon, il ne faisait pas partie de notre groupe. Tout le monde le sait, il avait tout pour lui tandis que nous n’avons que notre poulailler et c’est bien comme cela ». Ces poulets, toujours conformes et adaptés à leur milieu, ne pouvaient concevoir la joie de la liberté!

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Quel est le lien entre cette histoire, le développement des affaires et le « plafond de verre »?

Au cours des années, j’ai rencontré un grand nombre de personnes qui se retrouvent nez à nez avec le plafond de verre. Certains se disent que cette « promotion n’est pas faite pour eux ». D’autres pensent que ce « client potentiel ne me rencontrera pas ». Et d’autres encore sentent qu’ils ne font pas partie de ce groupe d’élite.

Malheureusement, ils mettent trop souvent la faute sur le système qui ne « favorise pas la croissance », ils se disent « parce que je suis une femme je n’ai pas accès à ces postes » ou « je ne peux atteindre cette personne, je ne suis pas crédible pour elle »… Quantité de raisons qui, au lieu de stimuler l’initiative, forcent l’inertie. Finalement, ces gens restent « des aigles dans un environnement de poulets » et n’osent pas ouvrir leurs ailes.

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À ceci, il est vrai qu’il existe des limites systémiques et il y a effectivement des cas où le plafond de verre est si important qu’il est impossible à défaire. Mais souvent, même très souvent, nous fixons nous-mêmes notre plafond de verre au-dessus de nos têtes, sans véritablement songer à le défaire. Finalement, tout comme l’aigle, nous nous plaisons à adopter le comportement de la masse, sans réfléchir ou surtout, sans oser « voler parmi les aigles ». Pire, nous nous sentons honteux d’avoir osé ou pensé que c’était possible.

Et pour ce faire, il faut « oser décider » de le faire personnellement, pour nous et pour l’organisation. Et lorsque l’on « ose décider », les plafonds ne sont pas toujours aussi infranchissables que nous le croyons.

Mais cette décision vous revient à vous et uniquement à vous. N’attendez pas que le système bouge et s’adapte à « vos ailes trop grandes », influencez le système pour devenir un incontournable, pour que vous « soyez le seul poulailler à recevoir des aigles ». Influencez les poulets pour en faire des aigles. Inspirez-les comme l’a fait l’aigle royal de l’histoire.

Développer des affaires, c’est avant tout établir des relations de confiance avec vos semblables. Et si vous vous sentez aigle, osez voler avec eux, osez chasser avec eux, osez et assumez votre état d’aigle. Mais, au final, osez franchir votre « propre plafond de verre psychologique », cette limite que vous vous fixez VOUS-MÊME, qui vous empêche d’atteindre vos objectifs. Une fois la complicité établie avec les aigles, vous pourrez « gagner le droit » de faire des mandats ou des missions pour eux.

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Quelques questions :

– Avez-vous des rêves que vous n’avez jamais osé viser? Des gens que vous n’avez pas osé rencontrer? Des circonstances que vous n’avez pas osé surpasser?
– Avez-vous des aigles dans votre organisation qui n’osent pas ouvrir leurs ailes?
– Est-ce que vous vous imposez vous-même des limites qui vous empêchent de grandir?
– En un mot, vous sentez-vous comme un aigle dans un poulailler?
– Si oui, que ferez-vous aujourd’hui pour assumer votre rôle d’aigle?

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Dans vos démarches de développement des affaires, visez le ciel, ouvrez vos ailes d’aigle et décidez aujourd’hui d’assumer l’aigle en vous. Vous vous sentirez beaucoup mieux et, en plus, vos succès viendront assurément!

Et comme nous le disons souvent, le développement des affaires est avant tout une question d’attitude. Avec la bonne attitude, vous atteindrez vos buts. Le plus difficile est de décider de le faire maintenant!

 

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